Que planter sous BRF au printemps ? Leçons et erreurs d’une première saison d’essais au potager

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Le bois raméal fragmenté, plus connu sous l’acronyme BRF, séduit de plus en plus les jardiniers amateurs et professionnels en quête de pratiques respectueuses des sols. Issu de branches récemment coupées et broyées, ce paillage organique est vanté pour sa capacité à enrichir la terre, limiter l’évaporation et stimuler la vie microbienne. Mais que sait-on réellement de ses effets en conditions réelles, notamment lorsqu’il s’agit de lancer les toutes premières cultures de la saison ?

Un test grandeur nature a été mené dès la fin de l’hiver, avec pommes de terre, salades et concombres pour sujets d’expérience. Objectif : évaluer la réactivité d’un sol couvert de BRF aux semis et plantations précoces, et en tirer des enseignements pratiques. À travers un carnet de bord précis, cet article revient sur les gestes posés, les résultats obtenus et les ajustements à envisager pour optimiser l’usage du BRF au potager.

Premiers essais de culture sur BRF : que planter et quand ?

Expérimenter le bois raméal fragmenté (BRF) comme couverture organique est une aventure aussi prometteuse qu’exigeante. Dès l’hiver finissant, les premières plantations ont permis de tester son impact sur différentes cultures potagères. Pommes de terre, salades et concombres ont ainsi servi de cobayes pour cette méthode de jardinage en transition écologique. Retour sur ces essais et leur calendrier de mise en culture.

Pommes de terre : une culture testée un mois après épandage

Le 28 février 2013, soit environ un mois après l’application d’une couche de BRF en extérieur, les premières pommes de terre nouvelles ont été plantées. La parcelle, exposée aux conditions climatiques précoces de fin d’hiver, a nécessité une protection par voile afin de limiter l’impact des températures froides.

À noter que le sol, légèrement compacté au moment de la mise en terre, n’en restait pas moins praticable. Cette plantation a ainsi permis de tester la réactivité du sol couvert en tout début de saison, lorsque la température reste souvent un facteur limitant.

Salades sous BRF : une mise en culture précoce avant les tomates

Quelques jours plus tard, le 4 mars 2013, des salades à feuilles de chêne ont été installées sur une parcelle où des tomates devaient être cultivées ultérieurement. L’idée ? Optimiser l’espace et le calendrier en profitant de la période creuse précédant la mise en place des solanacées.

Ici, le semis ou la plantation ont été facilités par l’état très meuble du sol sous le BRF, favorable à l’enracinement. Le contraste avec les terrains nus est notable, montrant tout l’intérêt de préparer un compost de qualité avant l’épandage de BRF, car un sol vivant et bien structuré maximise les bénéfices de cette couverture naturelle.

Semis de concombres : un protocole précis entre compost et terreau

Le 6 mars, le tour est venu des concombres Vert Long Maraîcher. Leur semis a suivi une méthodologie rigoureuse : des poquets creusés dans le sol, dans lesquels une base de compost accueillait les graines, recouverte d’une couche de terreau. Le BRF avait été écarté localement pour faciliter cette opération minutieuse.

Au moment du semis, le sol sous BRF s’est révélé d’une texture très souple, signe d’une activité biologique bien engagée. Aucun champignon n’avait encore fait son apparition au 8 mars, un détail intéressant pour cette phase précoce du développement racinaire.

Ces premiers gestes d’implantation montrent que, même en fin d’hiver, certaines cultures peuvent s’adapter à un sol recouvert de BRF, à condition de respecter les bonnes pratiques de mise en place. Le choix des espèces, les techniques de semis ou de plantation, et la préparation du substrat sont autant de facteurs déterminants pour tirer le meilleur de ce paillis ligneux.

Les premières leçons d’une culture en couverture BRF

Pommes de terre : un retard de croissance observé

Premier verdict pour les cultures de pommes de terre sous BRF : la levée marque un net ralentissement. Au 4 avril 2013, soit plus d’un mois après la plantation, les plants accusent un retard de croissance d’environ 10 jours par rapport aux cultures réalisées en pleine terre non couverte.

Le diagnostic est sans équivoque : la présence du BRF en surface maintient une température plus basse dans le sol, freinant ainsi la germination. Un désavantage notable en début de saison, lorsque les températures peinent déjà à s’élever. Si cette couche riche en lignine agit comme une barrière thermique protectrice en été, elle peut s’avérer contre-productive au printemps.

Ce constat invite donc à éviter la faim d’azote liée à l’utilisation du BRF au printemps et à adapter le moment de la mise en culture, ou à choisir des espèces plus tolérantes au froid pour les plantations précoces.

Salades : un succès sans arrosage intensif

À l’opposé des pommes de terre, les salades affichent un comportement remarquable sous BRF. Installées sous abri dès le 4 mars sur une parcelle initialement prévue pour les tomates, ce sont des plants de type feuille de chêne qui ont pris place dans un sol visiblement bien adapté.

Résultat ? Un excellent développement végétatif, sans intervention particulière. Malgré l’absence d’arrosage intensif, les jeunes pousses ont prospéré, l’humidité étant remarquablement préservée par la couche de bois fragmenté. Les intervalles entre les arrosages ont ainsi pu être espacés de 10 à 15 jours, sans signes de stress hydrique.

Autre bénéfice inattendu : aucun dégât causé par les limaces n’a été observé. Comme si le BRF, en modifiant la structure microbienne du sol, agissait comme un modulateur écologique des petits ravageurs.

Échec des concombres : des causes à élucider

Les semis de concombres, quant à eux, ont connu un triste sort. Sur une cinquantaine de graines de la variété Vert Long Maraîcher semées le 6 mars, seuls cinq plants ont levé. Pourtant, toutes les précautions avaient été prises :

  • le BRF avait été soigneusement écarté au niveau des poquets,
  • le lit de semis combinait compost en profondeur et terreau en surface,
  • le sol était bien meuble et sans trace de champignons.

Alors que s’est-il passé ? Plusieurs hypothèses émergent. Les températures exceptionnellement basses de mars, même à l’intérieur de la serre, peuvent avoir compromis la germination. Autre piste : une attaque de petits rongeurs, difficile à confirmer mais plausible.

Ce qui ressort néanmoins avec clarté, c’est que l’échec ne semble pas directement attribuable au BRF lui-même, mais à des conditions extérieures peu favorables à ce type de culture précoce en environnement couvert.

Ces premiers essais de culture sur BRF révèlent des résultats contrastés mais riches d’enseignements. Si les salades ont démontré une belle résilience et une croissance soutenue, les pommes de terre accusent un retard lié à la fraîcheur du sol induite par le paillis. Quant aux concombres, leur échec semble davantage lié aux aléas climatiques qu’à la méthode elle-même. Ces expériences soulignent l’importance de bien choisir ses cultures et d’adapter son calendrier. Le BRF montre un réel potentiel, mais demande rigueur et anticipation. Poursuivre les expérimentations permettra d’affiner les pratiques pour tirer pleinement parti de cette approche écologique prometteuse.

A propos de moi

Bonjour, je m'appelle Guy. Passionné par la technologie, le web et par tout ce qui permet de concilier confort, beauté et respect de notre planète; j'ai trouvé dans ce blog un moyen d'exprimer ces passions. J'espère qu'à la lecture de ces articles, vous trouverez toutes les réponses à vos questions; et peut être même quelques inspirations pour un mode de vie plus durable !

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